Mais pas forcément la moins polluante, selon certains de nos lecteurs qui ont répondu à notre appel à témoignages pour savoir ce qu’ils pensent de la mise en place de certaines restrictions de circulation à partir du 1er septembre à Toulouse, Lyon ou encore Rouen. « Ce serait bien que les articles arrêtent de répéter à l’envi que les véhicules Crit’Air 3, 4 ou 5 sont les plus polluants. Le numéro de la vignette Crit’Air n’a rien à voir avec la pollution, il est uniquement lié à l’année du véhicule. Les gros SUV et 4×4 récents polluent plus que certaines petites voitures anciennes, mais comme ils sont récents ils ont le droit de rouler en ville », rappelle Philippe.
“Voitures inutiles en bon état”
Maurice possède une voiture sortie d’usine en 2008 et classée Crit’Air 3. Loin d’être fou de conduite, il est encore plus adepte des modes doux, préférant la marche et le vélo. Il utilise donc peu son véhicule de 14 ans, qui n’affiche que 126 000 km au compteur, et l’entretient régulièrement. « A l’heure où l’on cherche enfin à donner une seconde vie, voire plus, à nos objets du quotidien, il est difficile de comprendre et d’accepter que l’on doive mettre à la casse un véhicule en si bon état ! Et le remplacer par quoi ? Un véhicule partiellement ou totalement électrique quand l’Etat annonce une pénurie d’électricité et nous demande de faire des économies”, déplore ce dernier. Et beaucoup d’entre eux ne souhaitent pas échanger leur vieille voiture en bon état contre un véhicule plus récent, un « non-sens écologique » pour eux.
🚗🚛 [#TransportDurable] : #Paris, #Toulouse, #Grenoble, #Rouen, #Lyon et #Strasbourg avaient déjà montré la voie. Annoncée en 2021 puis reportée, @marseille crée à son tour une Zone à Faibles Emissions (#ZFE). Il entrera en vigueur le 1er septembre. pic.twitter.com/U9UUdUFPrE
— CCI Développement Durable (@CCI_DD) 31 août 2022
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Qu’on le veuille ou non, certains sont obligés de changer de visage s’ils veulent continuer à travailler. C’est le cas de nombreux artisans. Comme son beau-frère Jean-Marc, qui vient de reprendre la compagnie d’électricité de son père dans la banlieue toulousaine, qui a décidé d’investir dans un véhicule immatriculé. « Il a acheté un fourgon électrique il y a plusieurs mois, mais il ne sera livré qu’en mars 2023, au mieux, en raison de diverses lacunes. Mais à partir d’aujourd’hui, il ne peut plus accéder au périphérique et au centre-ville car l’ancien van de son père est un Crit’Air 4 », s’indigne Jean-Marc. Quant à sa belle-sœur serveuse, elle se demande comment elle s’en sortira l’année prochaine, lorsqu’elle sera bannie de Crit’Air 4 et devra rentrer chez elle au milieu de la nuit, incapable de trouver une issue. des transports en commun.
Daniel est aussi artisan dans la Ville Rose, et même si son véhicule est le Crit’Air, il se montre solidaire avec ceux qui ne peuvent pas changer de véhicule. “Je suis sûr qu’il y aura des exceptions pour les véhicules de la mairie, mais le mécanicien sera la vache à lait”, déplore-t-il. Jérôme construit “des maisons qui n’ont pas besoin de chauffage depuis quinze ans” et a pris une décision radicale : il ne va plus en ville.
Boycotts et resquilleurs
Tout comme Eric, qui vit en banlieue marseillaise. “Je n’habite pas en ville mais j’allais souvent me promener, aller au restaurant, faire du shopping, exposer. J’ai décidé que ça finirait. Des restos et des balades, je peux les faire là où ils m’accepteront, des expositions, il y en a ailleurs, et je ferai mes courses soit ailleurs, soit sur Internet. Cette ville ne veut pas de moi et ben je ne veux rien lui donner, c’est clair et net”, s’indigne-t-il. Pascale, une autre sudiste, ne peut que dénoncer cette nouvelle interdiction marseillaise où “dans le port, les bateaux de croisière polluent plus que le trafic”. Mais cette décision, tout le monde ne peut pas la prendre ou décider de la prendre. Jean-Charles, un retraité qui habite à 120 km de Lyon, n’a pas d’autre choix. Il doit se rendre de temps en temps au centre de la capitale des Gaules pour s’occuper de son père de 96 ans. “Et pour y emmener mon fils de 20 ans, polyhandicapé. Comment dois-je faire ? Plus que la VSL et les trajets en ambulance, c’est la Sécurité sociale qui va être contente », écrit-il en se demandant s’il pourra bénéficier d’une exonération. Bellio, qui a commenté notre appel à témoignage, y voit aussi une « honte », notamment pour les habitants d’Evri, « un désert médical ». « Ils ne pourront plus se rendre à Rouen pour leurs visites médicales, visites particulières, opérations, etc. Il n’y a pas de transports en commun Rouen-Evreux pour compenser, pas de stationnement aux bornes du métro de Rouen », dit-il en pensant au « petit retraité » qui sur sa maigre pension n’a pas les moyens de passer à la voiture électrique. Thibault, un habitant de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, a également fait ses calculs. Amoureux des transports en commun et sensible aux questions écologiques, il a décidé de conserver sa vieille Renault Clio de 1995, “sans aucun Crit’Air”, pour des trajets limités. « Je paierai quelques amendes si nécessaire, 60 euros d’amende pour rentabiliser une voiture pour 20 000 euros, ça fait 333 amendes ! Si je ne la souscris qu’une fois par mois, 333 amendes avec un taux d’intérêt maximum d’une par mois, c’est plus de 27 ans ! Je valide donc mon raisonnement absurde, en tant que ZFE tout aussi absurde », conclut-il, un brin moqueur.
title: “Interdits De Circuler En Ville Partir De Jeudi Ils Pr F Rent Ne Pas Y Aller Ou Payer Des Amendes Plut T Que De Changer De Voiture Klmat” ShowToc: true date: “2022-10-24” author: “Kenny Clow”
Mais pas forcément la moins polluante, selon certains de nos lecteurs qui ont répondu à notre appel à témoignages pour savoir ce qu’ils pensent de la mise en place de certaines restrictions de circulation à partir du 1er septembre à Toulouse, Lyon ou encore Rouen. « Ce serait bien que les articles arrêtent de répéter à l’envi que les véhicules Crit’Air 3, 4 ou 5 sont les plus polluants. Le numéro de la vignette Crit’Air n’a rien à voir avec la pollution, il est uniquement lié à l’année du véhicule. Les gros SUV et 4×4 récents polluent plus que certaines petites voitures anciennes, mais comme ils sont récents ils ont le droit de rouler en ville », rappelle Philippe.
“Voitures inutiles en bon état”
Maurice possède une voiture sortie d’usine en 2008 et classée Crit’Air 3. Loin d’être fou de conduite, il est encore plus adepte des modes doux, préférant la marche et le vélo. Il utilise donc peu son véhicule de 14 ans, qui n’affiche que 126 000 km au compteur, et l’entretient régulièrement. « A l’heure où l’on cherche enfin à donner une seconde vie, voire plus, à nos objets du quotidien, il est difficile de comprendre et d’accepter que l’on doive mettre à la casse un véhicule en si bon état ! Et le remplacer par quoi ? Un véhicule partiellement ou totalement électrique quand l’Etat annonce une pénurie d’électricité et nous demande de faire des économies”, déplore ce dernier. Et beaucoup d’entre eux ne souhaitent pas échanger leur vieille voiture en bon état contre un véhicule plus récent, un « non-sens écologique » pour eux.
🚗🚛 [#TransportDurable] : #Paris, #Toulouse, #Grenoble, #Rouen, #Lyon et #Strasbourg avaient déjà montré la voie. Annoncée en 2021 puis reportée, @marseille crée à son tour une Zone à Faibles Emissions (#ZFE). Il entrera en vigueur le 1er septembre. pic.twitter.com/U9UUdUFPrE
— CCI Développement Durable (@CCI_DD) 31 août 2022
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Qu’on le veuille ou non, certains sont obligés de changer de visage s’ils veulent continuer à travailler. C’est le cas de nombreux artisans. Comme son beau-frère Jean-Marc, qui vient de reprendre la compagnie d’électricité de son père dans la banlieue toulousaine, qui a décidé d’investir dans un véhicule immatriculé. « Il a acheté un fourgon électrique il y a plusieurs mois, mais il ne sera livré qu’en mars 2023, au mieux, en raison de diverses lacunes. Mais à partir d’aujourd’hui, il ne peut plus accéder au périphérique et au centre-ville car l’ancien van de son père est un Crit’Air 4 », s’indigne Jean-Marc. Quant à sa belle-sœur serveuse, elle se demande comment elle s’en sortira l’année prochaine, lorsqu’elle sera bannie de Crit’Air 4 et devra rentrer chez elle au milieu de la nuit, incapable de trouver une issue. des transports en commun.
Daniel est aussi artisan dans la Ville Rose, et même si son véhicule est le Crit’Air, il se montre solidaire avec ceux qui ne peuvent pas changer de véhicule. “Je suis sûr qu’il y aura des exceptions pour les véhicules de la mairie, mais le mécanicien sera la vache à lait”, déplore-t-il. Jérôme construit “des maisons qui n’ont pas besoin de chauffage depuis quinze ans” et a pris une décision radicale : il ne va plus en ville.
Boycotts et resquilleurs
Tout comme Eric, qui vit en banlieue marseillaise. “Je n’habite pas en ville mais j’allais souvent me promener, aller au restaurant, faire du shopping, exposer. J’ai décidé que ça finirait. Des restos et des balades, je peux les faire là où ils m’accepteront, des expositions, il y en a ailleurs, et je ferai mes courses soit ailleurs, soit sur Internet. Cette ville ne veut pas de moi et ben je ne veux rien lui donner, c’est clair et net”, s’indigne-t-il. Pascale, une autre sudiste, ne peut que dénoncer cette nouvelle interdiction marseillaise où “dans le port, les bateaux de croisière polluent plus que le trafic”. Mais cette décision, tout le monde ne peut pas la prendre ou décider de la prendre. Jean-Charles, un retraité qui habite à 120 km de Lyon, n’a pas d’autre choix. Il doit se rendre de temps en temps au centre de la capitale des Gaules pour s’occuper de son père de 96 ans. “Et pour y emmener mon fils de 20 ans, polyhandicapé. Comment dois-je faire ? Plus que la VSL et les trajets en ambulance, c’est la Sécurité sociale qui va être contente », écrit-il en se demandant s’il pourra bénéficier d’une exonération. Bellio, qui a commenté notre appel à témoignage, y voit aussi une « honte », notamment pour les habitants d’Evri, « un désert médical ». « Ils ne pourront plus se rendre à Rouen pour leurs visites médicales, visites particulières, opérations, etc. Il n’y a pas de transports en commun Rouen-Evreux pour compenser, pas de stationnement aux bornes du métro de Rouen », dit-il en pensant au « petit retraité » qui sur sa maigre pension n’a pas les moyens de passer à la voiture électrique. Thibault, un habitant de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, a également fait ses calculs. Amoureux des transports en commun et sensible aux questions écologiques, il a décidé de conserver sa vieille Renault Clio de 1995, “sans aucun Crit’Air”, pour des trajets limités. « Je paierai quelques amendes si nécessaire, 60 euros d’amende pour rentabiliser une voiture pour 20 000 euros, ça fait 333 amendes ! Si je ne la souscris qu’une fois par mois, 333 amendes avec un taux d’intérêt maximum d’une par mois, c’est plus de 27 ans ! Je valide donc mon raisonnement absurde, en tant que ZFE tout aussi absurde », conclut-il, un brin moqueur.