Le mot “polémique”

Sandrine Rousseau, représentante d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à Paris, a participé samedi 27 août aux journées estivales de la fête, à Grenoble. Lors d’un débat sur la consommation de viande et son impact sur le climat, il a déclaré : « Nous devons changer nos mentalités pour que manger un steak cuit au barbecue ne soit plus un symbole de bravoure. »

réactions en chaîne

Cette “petite proposition”, spécifiquement diffusée par un journaliste du Dauphiné Libéré, a très vite provoqué des réactions de colère. « Quand le grotesque atteint son paroxysme… Arrêtez ces délires ! », a écrit sur Twitter le député Les Républicains (LR) Eric Ciotti. « Assez pour blâmer nos garçons pour tout ! Stop à la « déconstruction » de nos hommes ! Arrêtez les délires de Rousseau », a répliqué Nadine Morano (LR). Interrogé mardi par Europe 1, le premier secrétaire du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, a également déclaré : “On mange de la viande en fonction de ce que l’on a dans notre portefeuille et non en fonction de ce qu’il y a dans votre sous-vêtement ou votre caleçon. . » Sandrine Rousseau a en revanche reçu le soutien de Clémentine Autain, députée de La France insoumise (LFI), qui a rappelé à BFM-TV que “les femmes mangent la moitié de la viande rouge des hommes” ou de Julien Bayou, d’EELV. . En revanche, Yannick Jadot, qui avait été désigné comme candidat présidentiel des Verts, face à Sandrine Rousseau, a eu une réaction plus mesurée mercredi sur franceinfo : “il regrette ces polémiques” et estime qu’”il faut être très pédagogues et que nous parvenons toujours à articuler les grands enjeux mondiaux et le quotidien des Français et des Françaises ».

Écarts de consommation entre hommes et femmes

L’écart entre les hommes et les femmes en matière de consommation de viande a été mesuré par une étude nationale des consommations alimentaires individuelles (INCA), qui est réalisée tous les sept ans sous l’égide des ministères de la santé et de l’agriculture. Il précise que « les inégalités entre les sexes apparaissent à l’adolescence et s’accentuent à l’âge adulte. Elles concernent spécifiquement les consommations alimentaires, plus conformes aux recommandations alimentaires des femmes (préférence volailles, yaourts et fromages blancs, compotes, soupes, jus de fruits et boissons chaudes) que des hommes (préférence autres viandes, fromages, desserts et crèmes dessert). , charcuterie, sandwichs et pâtisseries salées, softs et boissons alcoolisées). Un chiffre est souvent mis en avant : la consommation moyenne de viande (hors volaille) est de 43 grammes par jour pour les hommes de 18 à 79 ans, contre 27 grammes pour les femmes. La viande, chère, était historiquement un aliment de prestige réservé aux riches ou aux occasions festives. « Dans un contexte de pénurie de viande pour les populations rurales et populaires, la consommation de produits carnés variait également au sein d’un ménage, le chef de famille ayant droit à des portions plus importantes et meilleures pour compenser la force de travail et assurer la satiété de ceux-ci. qui “a gagné le pain”, rappelle une étude de FranceAgriMer sur l’évolution du régime végétarien en Europe, citant des travaux anthropologiques. On y voit en effet la racine de l’image de la viande comme nourriture masculine. Il y a eu un intérêt accru pour les régimes végétariens ou les régimes qui réduisent la consommation de viande, avec une prévalence chez les femmes, souligne également l’étude.

Lien prouvé entre viande et changement climatique

La consommation de viande, qui a explosé dans le monde depuis les années 1960, a un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre et donc sur le changement climatique. Lire le décryptage : Pourquoi la viande est-elle si mauvaise pour la planète ?
Certaines viandes sont plus gourmandes en ressources que d’autres. Un kilogramme de bœuf équivaut à 27 kilogrammes de gaz à effet de serre (GES), tandis que la même quantité d’agneau émet 39 kilogrammes de GES. Loin devant le porc (12,1 kg), la dinde (10,9 kg) ou le poulet (6,9 kg). Un comité collaboratif formé par la revue médicale The Lancet estimait en 2019 que les Européens devraient réduire leur consommation de viande rouge de 77 % pour respecter les limites de la planète et leur santé, tout en doublant celle de fruits, légumes, fruits à coque et légumineuses. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pourquoi notre système alimentaire n’est pas durable pour la planète
Selon une étude publiée en novembre 2021 dans la revue Plos One, basée sur les habitudes alimentaires de 212 Britanniques, un régime végétarien émet 59% moins de gaz à effet de serre qu’un régime conventionnel. Et en moyenne, le régime alimentaire des hommes étudiés avait un impact supérieur de 41 % à celui des femmes, en grande partie à cause de la différence de consommation de viande – et dans une moindre mesure d’alcool.

La dimension symbolique du débat

Dans un contexte de débats animés sur les inégalités sociales et l’urgence climatique, la viande devient un objet de tension politique. Selon l’essayiste Jean-Laurent Cassely, co-auteur de La France sous nos yeux (Seuil, “Sciences humaines”, 2021), médias et personnalités conservateurs en profitent pour affirmer qu’une partie de la gauche voudrait empêcher les Français de manger ce qu’il veut, surtout de la viande rouge. Lisez aussi: Notre article d’abonné “Le steak et les frites sont allés à droite”
La députée écologiste Sandrine Rousseau est devenue une cible privilégiée des milieux conservateurs en raison de ses propos mêlant écologie et féminisme. Il a co-écrit, en cette rentrée, un essai intitulé Au-delà de l’androcène (Seuil, “Libelle”), qui met en lumière la relation entre organisation patriarcale, capitalisme, et impacts climatiques. Victime à plusieurs reprises de cyberharcèlement, ridiculisé par des comptes Twitter parodiques, il a également fait l’objet d’une plainte “dénigrante” par la Fédération nationale de chasse pour des propos tenus lors d’une émission de France 2 sur l’implication de fusils de chasse dans des fémicides. Décodeurs


title: “Sandrine Rousseau Et L Entrec Te Symbole De Bravoure Les Faits L Origine De La Pol Mique Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-17” author: “Michael Crabb”

Le mot “polémique”

Sandrine Rousseau, représentante d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à Paris, a participé samedi 27 août aux journées estivales de la fête, à Grenoble. Lors d’un débat sur la consommation de viande et son impact sur le climat, il a déclaré : « Nous devons changer nos mentalités pour que manger un steak cuit au barbecue ne soit plus un symbole de bravoure. »

réactions en chaîne

Cette “petite proposition”, spécifiquement diffusée par un journaliste du Dauphiné Libéré, a très vite provoqué des réactions de colère. « Quand le grotesque atteint son paroxysme… Arrêtez ces délires ! », a écrit sur Twitter le député Les Républicains (LR) Eric Ciotti. « Assez pour blâmer nos garçons pour tout ! Stop à la « déconstruction » de nos hommes ! Arrêtez les délires de Rousseau », a répliqué Nadine Morano (LR). Interrogé mardi par Europe 1, le premier secrétaire du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, a également déclaré : “On mange de la viande en fonction de ce que l’on a dans notre portefeuille et non en fonction de ce qu’il y a dans votre sous-vêtement ou votre caleçon. . » Sandrine Rousseau a en revanche reçu le soutien de Clémentine Autain, députée de La France insoumise (LFI), qui a rappelé à BFM-TV que “les femmes mangent la moitié de la viande rouge des hommes” ou de Julien Bayou, d’EELV. . En revanche, Yannick Jadot, qui avait été désigné comme candidat présidentiel des Verts, face à Sandrine Rousseau, a eu une réaction plus mesurée mercredi sur franceinfo : “il regrette ces polémiques” et estime qu’”il faut être très pédagogues et que nous parvenons toujours à articuler les grands enjeux mondiaux et le quotidien des Français et des Françaises ».

Écarts de consommation entre hommes et femmes

L’écart entre les hommes et les femmes en matière de consommation de viande a été mesuré par une étude nationale des consommations alimentaires individuelles (INCA), qui est réalisée tous les sept ans sous l’égide des ministères de la santé et de l’agriculture. Il précise que « les inégalités entre les sexes apparaissent à l’adolescence et s’accentuent à l’âge adulte. Elles concernent spécifiquement les consommations alimentaires, plus conformes aux recommandations alimentaires des femmes (préférence volailles, yaourts et fromages blancs, compotes, soupes, jus de fruits et boissons chaudes) que des hommes (préférence autres viandes, fromages, desserts et crèmes dessert). , charcuterie, sandwichs et pâtisseries salées, softs et boissons alcoolisées). Un chiffre est souvent mis en avant : la consommation moyenne de viande (hors volaille) est de 43 grammes par jour pour les hommes de 18 à 79 ans, contre 27 grammes pour les femmes. La viande, chère, était historiquement un aliment de prestige réservé aux riches ou aux occasions festives. « Dans un contexte de pénurie de viande pour les populations rurales et populaires, la consommation de produits carnés variait également au sein d’un ménage, le chef de famille ayant droit à des portions plus importantes et meilleures pour compenser la force de travail et assurer la satiété de ceux-ci. qui “a gagné le pain”, rappelle une étude de FranceAgriMer sur l’évolution du régime végétarien en Europe, citant des travaux anthropologiques. On y voit en effet la racine de l’image de la viande comme nourriture masculine. Il y a eu un intérêt accru pour les régimes végétariens ou les régimes qui réduisent la consommation de viande, avec une prévalence chez les femmes, souligne également l’étude.

Lien prouvé entre viande et changement climatique

La consommation de viande, qui a explosé dans le monde depuis les années 1960, a un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre et donc sur le changement climatique. Lire le décryptage : Pourquoi la viande est-elle si mauvaise pour la planète ?
Certaines viandes sont plus gourmandes en ressources que d’autres. Un kilogramme de bœuf équivaut à 27 kilogrammes de gaz à effet de serre (GES), tandis que la même quantité d’agneau émet 39 kilogrammes de GES. Loin devant le porc (12,1 kg), la dinde (10,9 kg) ou le poulet (6,9 kg). Un comité collaboratif formé par la revue médicale The Lancet estimait en 2019 que les Européens devraient réduire leur consommation de viande rouge de 77 % pour respecter les limites de la planète et leur santé, tout en doublant celle de fruits, légumes, fruits à coque et légumineuses. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pourquoi notre système alimentaire n’est pas durable pour la planète
Selon une étude publiée en novembre 2021 dans la revue Plos One, basée sur les habitudes alimentaires de 212 Britanniques, un régime végétarien émet 59% moins de gaz à effet de serre qu’un régime conventionnel. Et en moyenne, le régime alimentaire des hommes étudiés avait un impact supérieur de 41 % à celui des femmes, en grande partie à cause de la différence de consommation de viande – et dans une moindre mesure d’alcool.

La dimension symbolique du débat

Dans un contexte de débats animés sur les inégalités sociales et l’urgence climatique, la viande devient un objet de tension politique. Selon l’essayiste Jean-Laurent Cassely, co-auteur de La France sous nos yeux (Seuil, “Sciences humaines”, 2021), médias et personnalités conservateurs en profitent pour affirmer qu’une partie de la gauche voudrait empêcher les Français de manger ce qu’il veut, surtout de la viande rouge. Lisez aussi: Notre article d’abonné “Le steak et les frites sont allés à droite”
La députée écologiste Sandrine Rousseau est devenue une cible privilégiée des milieux conservateurs en raison de ses propos mêlant écologie et féminisme. Il a co-écrit, en cette rentrée, un essai intitulé Au-delà de l’androcène (Seuil, “Libelle”), qui met en lumière la relation entre organisation patriarcale, capitalisme, et impacts climatiques. Victime à plusieurs reprises de cyberharcèlement, ridiculisé par des comptes Twitter parodiques, il a également fait l’objet d’une plainte “dénigrante” par la Fédération nationale de chasse pour des propos tenus lors d’une émission de France 2 sur l’implication de fusils de chasse dans des fémicides. Décodeurs