“Cheval” et “Ambre”
Cette entité “thermique” s’appelle le “Cheval” et est destinée à alimenter l’ensemble de l’industrie automobile. L’activité « Electrique » sera à la hauteur du nom « Ampère ». Si l’Etat actionnaire était un actionnaire « de référence » mais minoritaire dans l’activité historique, il contrôlerait en revanche l’entité « Ampère », qui superviserait la production de véhicules à propulsion électrique, qui promettait de se développer fortement en Europe, avec la décision de Bruxelles d’interdire les ventes de voitures thermiques neuves à partir de 2035.
La CGT demande la dissolution
La CGT est immédiatement montée au créneau, dénonçant la “dissolution” de Renault et interpellant l’Etat, actionnaire à 15% de Renault. “Cette stratégie est désastreuse, tant sur le plan de la recherche et du développement qu’au niveau industriel, non seulement pour Renault mais pour l’ensemble de la filière automobile en France”, a averti jeudi la CGT. Le syndicat « s’oppose à la dissolution de l’entreprise. Le groupe Renault doit rester une entreprise cohérente qui possède tous les métiers d’un constructeur automobile, qu’ils soient thermiques, hybrides ou électriques”, a-t-il déclaré dans un communiqué. La CGT a ainsi appelé le gouvernement “à mettre fin à l’abandon de son industrie et à s’opposer fermement à toute perte d’autonomie et d’indépendance du constructeur”. Contactée par l’AFP, la direction de Renault s’est refusée à tout commentaire jeudi. Le directeur général Luca de Meo a déclaré en mai que ce dossier de séparation de ses activités thermiques et électriques, “afin d’améliorer la performance et l’efficacité opérationnelle”, avançait “très bien”. Dans le détail, le projet vise à abriter l’usine de Cléon et le pôle industriel Electricité (dans les Hauts-de-France) au sein de l’entité « Ampère », qui fabriqueront respectivement des moteurs électriques et des voitures électriques. Cette structure intégrera également la division logicielle du groupe (Renault Software Lab), un secteur considéré comme stratégique dans la nouvelle chaîne de valeur automobile de demain. Elle sera basée en France et emploiera 10 000 salariés parmi les 120 000 que compte le groupe. Nous vous rappelons que Renault a pour objectif que 100 % de ses ventes en Europe soient purement électriques d’ici 2030. L’autre filiale, Horse, comptera également 10 000 salariés mais sera basée à l’étranger. Ceci est fait pour installer toutes les activités mécaniques qui composent la chaîne de traction (le groupe motopropulseur en terminologie). Pour Luca de Meo, PDG de Renault, cette filiale a l’ambition de devenir un champion mondial du surf mécanique notamment dans l’hybridation des moteurs thermiques. Les usines d’ingénierie qui seront intégrées à cette nouvelle structure fabriqueront des moteurs et des boîtes de vitesses et sont, pour la plupart, actuellement situées à l’étranger.
Introduction en bourse d’une filiale d’électricité
Renault a assuré au printemps que le groupe conserverait le contrôle de ces deux structures. L’entité « électrique » pourrait toutefois entrer en bourse au second semestre 2023 afin de tirer le meilleur parti de l’appétit du marché pour les « pure players » de la voiture électrique. La filiale dédiée au pull chain n’a pas vocation à être cotée en bourse.