Un mandat d’arrêt européen a été émis par un enquêteur de Valenciennes (Nord) contre le prédicateur Hassan Ikuyuchen, considéré comme un fugitif après le maintien de son arrêté d’expulsion, ont appris vendredi des sources proches. Comme l’a révélé BFMTV, ce mandat d’arrêt européen a été délivré pour “éviter l’exécution d’un arrêté d’éloignement” (article L824-9 du code des étrangers), ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier.

Réfugié en Belgique

Mardi après que le Conseil d’État a donné son feu vert à l’expulsion d’Hassan Iquiuchen, la police ne l’avait pas retrouvé à son domicile de Lourdes, près de Valence. Le lendemain, le préfet du Nord avait expliqué, lors d’une conférence de presse, que l’imam était donc considéré comme un “délinquant” car il était en cavale. Si Hassan Ikuyuchen est bien resté en France, le motif du mandat d’arrêt est justifié, selon des sources proches du dossier. Mais le ministre de l’Intérieur a depuis confirmé que l’imam se trouvait “apparemment en Belgique” et s’en est félicité. A lire aussi Aurions-nous pu empêcher l’Imam Hasan Ikuyusen de fuir ? Cependant, dans ce cas, selon des sources proches du dossier, Hasan Ikyusen aurait lui-même exécuté la mesure d’éloignement. Sous l’influence d’un arrêté d’expulsion signé par le ministre, il peut en effet quitter la France pour n’importe quel pays. Les modalités d’expulsion ne sont pas précisées dans un arrêté d’expulsion. En revanche, l’obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui ne lui a pas été imposée, prévoit les conditions d’une expulsion vers le pays d’origine.

“Discours séparatistes”

Ainsi, ce mandat d’arrêt et son motif ne sont justifiés que si l’imam est en France. “C’est juridiquement compliqué”, a reconnu à l’AFP une source proche du dossier, quand une autre a soutenu qu’il fallait faire “un coup de force judiciaire pour intenter une action en justice contre quelqu’un en vertu d’une mesure administrative”. Le Conseil d’État a donné mardi son feu vert à l’expulsion de Hassan Ikuyoussin (né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine) dont le ministre de l’Intérieur Géral Darmanin avait fait un symbole ces dernières semaines de la lutte du gouvernement contre la “raison séparatiste”. “. Lire aussi Imam expulsé : Hassan Iquioussen, une « confrérie » identifiée en 1994 par les services de renseignement français Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, dans le dossier S (pour la sûreté de l’Etat) par la DGSI “pour dix-huit mois”, selon lui. L’arrêté d’expulsion l’accuse de “discours de prosélytisme entrecoupés de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteurs d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République”.