Un homme a été arrêté jeudi soir après avoir tenté de tirer sur Mme Kirchner avec une arme près de chez elle, devant laquelle des centaines de militants se sont rassemblés chaque nuit pendant onze jours pour manifester leur soutien à l’ancienne dirigeante. la corruption.
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“Cristina est en vie parce que, pour une raison qui n’a pas encore été techniquement confirmée, l’arme qui contenait cinq balles n’a pas tiré malgré le tir”, a déclaré le président argentin Alberto Fernandez dans un discours quelques heures après l’événement. .
Selon plusieurs images télévisées, l’homme a pointé une arme sur la tête de Mme Kirchner, à quelques centimètres de distance, et a appuyé sur la gâchette sans tirer un coup de feu alors qu’elle signait des livres et se mêlait à des sympathisants dans le quartier de Recoleta. “J’ai vu cette main sauter par-dessus mon épaule derrière moi avec une arme à feu”, a déclaré à l’AFP un partisan de Mme Kirchner, qui n’a pas voulu être nommé.
Les policiers ont alors interpellé le suspect, l’ont emmené dans une voiture de police jusqu’à une rue adjacente, immédiatement encerclée par un lourd cordon policier. Il est parti peu après sous les acclamations et les huées de plusieurs dizaines de personnes présentes, a constaté l’Agence France-Presse.
la fête nationale
Le chef de l’Etat a dénoncé un événement d’”énorme gravité, le plus grave qui se soit produit depuis [l’Argentine] a retrouvé la démocratie », en 1983. Il a ordonné une fête nationale le vendredi, « afin que, dans la paix et la concorde, le peuple argentin puisse s’exprimer pour la défense de la vie, de la démocratie et de la solidarité avec [la] vice-président”.
La coalition au pouvoir (centre-gauche) Frente de Todos a annoncé une manifestation “pro-démocratie” vendredi midi dans la capitale. Le carrefour devant l’immeuble où habite Mme Kirchner a été rapidement bouclé avec des bandes de “toit du crime” et la police prélevait des échantillons. Selon plusieurs médias argentins, le suspect est un Brésilien de 30 ans, information non confirmée de sources officielles.
La vice-présidente argentine Cristina Kirchner a été la cible d’une tentative d’assassinat le jeudi 1er septembre 2022 à Buenos Aires. LUIS ROBAYO / AFP
L’ancien président (2007-2015) est actuellement jugé pour escroquerie et corruption. Le 22 août, le parquet a requis contre elle une peine de douze ans de prison et de réclusion à perpétuité, dans ce procès concernant la passation de marchés publics dans le bastion de Santa Cruz (en Patagonie), durant ses deux mandats présidentiels.
Dans le paysage politique argentin très polarisé, l’inculpation a suscité de nombreux élans de soutien à Mme Kirchner de la part du noyau dur de la gauche péroniste, dont elle est un symbole. Des rassemblements ont eu lieu la semaine dernière dans plusieurs villes. Chaque soir, plusieurs centaines de fidèles se rassemblaient près de chez lui, scandant et criant leur soutien.
Croyance unanime
Dans les heures qui ont suivi l’annonce de l’attaque, des centaines de personnes ont afflué à l’intersection des rues Juncal et Uruguay, scandant “S’ils touchent Cristina, quel chaos est créé!”. », et agitant des pancartes indiquant « Todos somos Cristina » (« nous sommes tous Cristina »). La tentative d’assassinat a été immédiatement condamnée par l’ensemble du camp gouvernemental ainsi que par la coalition d’opposition Juntos por el cambio. Le leader de l’opposition de droite et successeur de Mme Kirchner à la présidence, Mauricio Macri (2015-2019), a exprimé sa “condamnation totale de l’agression subie par Cristina Kirchner, qui n’a heureusement eu aucune conséquence pour la vice-présidente”. A l’étranger, plusieurs dirigeants latino-américains, en tête à gauche, ont réagi dans la soirée. “La tentative d’assassinat contre la vice-présidente Cristina Kirchner mérite le rejet et la condamnation de tout le continent”, a tweeté le président chilien Gabriel Boric. “Toute ma solidarité au partenaire [Cristina Kirchner]une victime d’un criminel fasciste qui ne sait pas respecter les différences et la diversité”, a déclaré l’ancien président brésilien et candidat à la présidentielle Luiz Inacio Lula da Silva. Adorée par une partie de la gauche péroniste, détestée par l’opposition, Mme Kirchner, 69 ans, reste, sept ans après avoir quitté la présidence, une figure majeure de la scène politique argentine, un an après une élection présidentielle pour laquelle elle n’a pas fait ses intentions connues. Le verdict de son procès n’est pas attendu avant la fin de l’année. Même s’il est reconnu coupable, il bénéficie de l’immunité parlementaire en tant que président du Sénat et ne peut pas aller en prison ni même se présenter aux élections générales d’octobre 2023. Le monde avec l’AFP