Ce jour-là, cet employé d’un sous-traitant de l’administration pénitentiaire travaillait dans la salle de nettoyage de la prison. Aucun gardien n’est là lorsqu’elle arrive le matin, comme le règlement l’exige, elle est donc obligée de passer la journée seule avec des “aides”, des détenues qui effectuent de petites tâches pour l’établissement correctionnel. L’après-midi, à la fin de la mission, un gardien vient ramener les prisonniers dans leur cellule et referme la porte derrière lui. Mais quelques instants plus tard, la blanchisseuse se retrouve nez à nez avec l’un des prisonniers, toujours dans la pièce. Il la pousse, l’oblige à s’asseoir, met sa main dans son pantalon, touche ses fesses, essaie ses doigts de pénétrer son anus, touche ses seins, selon le récit de la victime. Il ne parvient à se dégager qu’au bout d’une quinzaine de minutes. Pendant ce temps, personne n’est intervenu. La scène n’a pas été filmée, il n’y avait pas de caméra en circuit fermé. Son avocat, Me Tristan Vieules Augendre, dénonce “de graves dysfonctionnements à la prison de la Santé”. Pour lui, cette agression “démontre que la sécurité des personnels qui interviennent dans la détention n’est pas absolument garantie”. Le processus judiciaire “doit nécessairement envisager toutes les responsabilités pénales possibles”. « Comment une femme de 34 ans a-t-elle pu se retrouver seule avec un prisonnier, emprisonné spécifiquement pour viol, dans une pièce exiguë non équipée de caméras en circuit fermé ? I Tristan Vieules Augendre, avocat de la victima chez franceinfo “Et d’ailleurs, comment cette attaque a-t-elle pu durer 15 minutes sans que personne ne s’en aperçoive et n’intervienne pour mettre fin à l’attaque?” Okat demande. Le 18 août, une information judiciaire a été ouverte pour “tentative de viol”, “agression et tentative sexuelle” et “refus d’obéir à un signal”, selon une source judiciaire. Le prisonnier de 33 ans, qui était déjà en détention provisoire pour viol, a été inculpé et placé en garde à vue à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis pour ces nouveaux événements, selon une source proche du dossier. Par ailleurs, l’administration pénitentiaire a lancé une enquête administrative pour comprendre les responsabilités de deux surveillants pénitentiaires de la Santé. Me Tristan Vieules Augendre “a également solennellement demandé à la Garde des Sceaux le 22 août dernier d’assigner une mission à l’Inspection Générale de Justice pour éclaircir les circonstances de la commission de cette infraction [mais il n’a] pas de réponse à ce jour sur ce problème.