Le Conseil de défense, connu des Français pour s’être réuni plus d’une centaine de fois pendant l’épidémie de coronavirus, a fait ce vendredi son grand retour, consacré cette fois à la question de l’énergie. Dans le contexte des tensions géopolitiques engendrées par la guerre en Ukraine, cette instance avait pour objet de « faire le point sur l’état d’avancement des travaux engagés avant l’été » et de « déterminer les prochaines étapes », dans le cadre de la « réunion générale mobilisation », a annoncé le président de la République le 14 juillet. A l’issue de ce Conseil, le ministre de la Transition énergétique précise que “des efforts collectifs proportionnés et raisonnables” pourront être demandés, mais que “l’Etat jouera son rôle et sera exemplaire”. Lire aussi Le Conseil de défense contourne-t-il vraiment le Parlement ? Se voulant rassurante, Agnès Pannier-Runacher explique à l’issue de ce Conseil que “le gouvernement a prévu la situation depuis plusieurs mois” et qu’en prévision de l’hiver, les réserves françaises de gaz sont pleines à 92 %. “Nous sommes presque à l’objectif avec deux mois d’avance”, se félicite le ministre, car “nos terminaux méthaniers tournent à plein régime”. Alors que 32 réacteurs nucléaires français sont actuellement à l’arrêt, le ministre a précisé que ces arrêts sont dus à la “corrosion sous contrainte” ainsi qu’à la “maintenance courante” mais qu’EDF “s’est engagé à redémarrer tous les réacteurs pour cet hiver”. Selon elle, le gouvernement sera « particulièrement vigilant pour que ce calendrier soit respecté ».
“La sobriété choisie pour éviter les coupures subies”
Listant les différentes mesures qui ont été prises, comme la diversification des approvisionnements en gaz naturel grâce à la solidarité européenne ainsi que le plan de sobriété énergétique lancé par Élisabeth Borne, la ministre a précisé que les livraisons russes de gaz naturel étaient actuellement “très faibles”, mais ” n’étaient pas limités ». Le plan de sobriété énergétique qui sera mis en place dans les prochains mois inclura une réduction de 10% de la consommation d’énergie, mais ne demandera pas aux entreprises de réduire leur production ou leur activité. Il s’agit de créer une sobriété qui a été choisie pour éviter les coupures qu’ils ont subies. Les mesures de “chasse aux déchets” seront “indispensables pour ne pas avoir à mettre en place des mesures plus contraignantes”, explique le ministre. À VOIR AUSSI – Conseil de défense de l’énergie : Agnès Pannier-Runacher plaide pour “une sobriété sélective plutôt que des coupes”