Une rencontre qui tourne mal. Une manifestation de soutien à l’imam Hassan Ikuyuchen, en cavale après la décision du Conseil d’Etat de l’expulser, a été annoncée en préfecture et devrait avoir lieu ce samedi 3 septembre à Paris, a appris Le Figaro de source informée. Pour l’instant, la manifestation n’a pas été interdite, malgré la crainte de “troubles”, précise une source policière. Le rendez-vous a été donné par l’association “Perspectives musulmanes”, à partir de 15 heures. Place de la République. Cette manifestation est organisée “pour dire non à la déportation de l’Imam Hasan Ikuyusen” et “pour dire non à l’islamophobie de l’Etat”, peut-on lire dans le tract de l’annonce. Le 30 juillet, “Perspectives musulmanes” avait déjà apporté son soutien au prédicateur marocain, dont l’expulsion “n’est que la dernière en date dans le but de démanteler le tissu associatif musulman, notre expression religieuse et politique”, estimait-il dans un communiqué.

Mandat d’arrêt européen

Réfugié à l’étranger, peut-être en Belgique, l’imam Hasan Ikyusen est désormais la cible d’un mandat d’arrêt européen, a rapporté vendredi l’AFP. Ce mandat d’arrêt a été délivré pour “se soustraire à l’exécution d’un arrêté d’éloignement” (article L824-9 du code des étrangers), ont indiqué des sources proches du dossier. A lire aussi Aurions-nous pu empêcher l’Imam Hasan Ikuyusen de fuir ? Le Conseil d’Etat a donné mardi son feu vert à l’expulsion du prédicateur, né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine, dont Géral Darmanin avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les “indépendantistes de la parole”. Le ministre de l’Intérieur a annoncé le 28 juillet l’expulsion de cet imam du Nord, dans le dossier S (pour la sûreté de l’Etat) par la DGSI “pour dix-huit mois”, selon lui. L’arrêté d’expulsion l’accuse de “discours de prosélytisme entrecoupés de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteurs d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République”. Sa chaîne YouTube est suivie par 178 000 abonnés. Pour compliquer encore cet accident judiciaire, le Maroc a annoncé mardi, suite à la décision du Conseil d’Etat, suspendre la “carte consulaire” délivrée début août pour permettre l’expulsion de l’individu vers son territoire. VOIR AUSSI – Hassan Iquioussen : ‘Le scénario privilégié est une fuite vers la Belgique’, selon le préfet du Nord