“Le monde a changé (…) et notre pays est souvent attaqué. L’opinion publique est attaquée par les réseaux sociaux et les manipulations. Le continent africain est le meilleur laboratoire pour cela”, a déclaré Emmanuel Macron. Dans son allocution qui a mis en avant “le récit, russe, chinois ou turc” en Afrique, Emmanuel Macron a appelé “à mieux utiliser le réseau France Média Monde, qui est absolument indispensable, qui doit être une force pour nous”. Le groupe France Médias Monde (FMM) regroupe France 24 (en français, anglais, arabe et espagnol), RFI (en français et 15 autres langues) et Monte Carlo Doualiya, une radio en langue arabe. “France 24, média du groupe FMM n’est en aucun cas la voix officielle de la France”, a réagi la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne de télévision d’information continue, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. “C’est un média public, pas un média gouvernemental. Ce n’est pas non plus un opérateur de diplomatie d’influence”, a insisté le SDJ de France 24. Dans un communiqué séparé, celui de Radio France International (RFI), qui appartient également à France Médias Monde et est largement entendu en Afrique, a estimé que ce groupe “n’est pas le représentant des Elysées”. “Nos journalistes ne sont en aucun cas et ne seront jamais un outil au service de votre communication et de votre politique”, peut-on encore lire. “Nous n’abandonnerons jamais une once de notre indépendance”, a poursuivi le SDJ de RFI, qui a déclaré que “ces suggestions jettent le doute et discréditent le travail de (les) correspondants”. Non, Monsieur Macron, la FMM n’est pas la représentante de l’Elysée. Nous n’abandonnerons jamais une once de notre indépendance. pic.twitter.com/N6m6pvV2zV — SDJ de RFI (@sdjrfi) 2 septembre Cette querelle intervient dans le sillage de la suppression de la taxe qui finance l’audiovisuel public, votée en août suite à une promesse d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle. Les opposants à la suppression de la redevance craignent que les radiodiffuseurs publics ne perdent leur indépendance en étant soumis aux caprices fiscaux de l’État, plutôt qu’à un mode de financement spécial. Avant d’évoquer le rôle du réseau France Médias Monde, le président Macron avait déjà interrogé des diplomates sur l’aspect “défensif” de cette influence stratégique. “Je pense que collectivement nous devons être beaucoup plus réactifs, beaucoup plus mobilisés sur les réseaux sociaux, en travaillant avec des alliés, des partenaires de la France dans l’opinion publique. Pas seulement pour contrer cette désinformation, bien sûr, mais pour pouvoir l’arrêter. de manière très claire, le plus rapidement possible et pour valoriser nos propres actions », a déclaré Emmanuel Macron. A l’image de la fonction publique, l’heure est aussi à la réforme pour les ambassadeurs de France qui se sont engagés dans un mouvement de contestation sans précédent pour signaler leur opposition au projet du président de la République.