Car les flux de gaz naturel en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent désormais à un éventuel arrêt total en raison de la guerre en Ukraine. La situation électrique est également tendue en raison de l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire. Élisabeth Borne a également reconnu, mardi 30 août, dans l’émission Quotidien de la chaîne TMC, qu’il peut y avoir des moments où il fait très froid “il peut y avoir un problème d’approvisionnement” pour les particuliers. Si une telle situation se présente, la possibilité d’un « délestage » est souvent évoquée cet hiver. Mais qu’est-ce que le délestage ? On fait le point.

Activé en dernier recours

En matière d’électricité, le délestage fait partie de l’armure standard pour éviter les black-outs, c’est-à-dire les coupures généralisées et incontrôlables, en cas de tension entre l’offre et la demande. “Vous avez un rhume, les économies d’énergie que nous avons prévues ne sont pas réalisées et là vous êtes obligés de tourner les vannes”, a résumé la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Plus précisément, il s’agit de coupures d’alimentation ciblées et temporaires destinées à soulager le système en cas de tension excessive. Le délestage, activé en dernier recours, a donc pour but de “maintenir l’intégrité du système électrique”, explique EDF sur son site internet. Lire aussi : Crise énergétique : quels sont les scénarios prévus par le Conseil de Défense ? Avant d’en arriver là, l’opérateur du Réseau de transport d’électricité (RTE) a d’abord bien d’autres moyens : appel aux gestes écologiques des citoyens pour réduire la consommation, arrêt de la mise à disposition d’espaces industriels qui en sont payants, chute de tension dans le réseau, etc.

Des créneaux horaires spécifiques

Si ces moyens ne suffisent pas, RTE peut recourir à « la mise en œuvre, en dernier recours, de coupures temporaires, locales et progressives ». Le délestage est un levier que RTE peut activer en dernier recours pour réduire les consommations et éviter un black-out de grande ampleur en France. | MONECOWATT.FR Ce délestage ne durerait pas plus de deux heures, dans des tranches horaires précises (8h-13h et 17h30-20h30) et s’appliquerait à tour de rôle aux ménages. A noter toutefois que les utilisateurs “sensibles” ne sont pas concernés : hôpitaux, défense nationale, sécurité, industries à risques, etc. « informations privées et personnelles en cas de panne de courant ».

“Éviter les mesures contraignantes”

Le gouvernement français a appelé vendredi à la sobriété et à la “solidarité européenne” à l’issue d’un Conseil de défense inédit présidé par Emmanuel Macron. “Grâce à la sobriété et à la solidarité européenne, nous pourrons éviter les mesures restrictives”, a déclaré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. “Si la situation est grave, nous avons activé tous les leviers à notre disposition pour préparer l’hiver”, a-t-elle déclaré dans un communiqué. La France devra également compter sur les importations en provenance de ses voisins, mais là aussi des incertitudes subsistent. “Le Conseil s’est penché en particulier sur les relations avec l’Allemagne et l’Espagne, car vous savez que nous avons d’importants échanges de gaz naturel et d’électricité avec ces deux pays et nous sommes arrivés à la conclusion que cette solidarité mutuelle devait être renforcée dès cet hiver”, dit-il. détaillée par Agnès Pannier-Runacher. . « Dans l’électricité, 32 réacteurs sont à l’arrêt, certains pour corrosion sous contrainte, d’autres pour maintenance courante. EDF s’est engagé à redémarrer tous les réacteurs cet hiver », a-t-il déclaré. A cela s’ajoute un faible remplissage des réserves hydrauliques. “Nous suivons la situation au plus près avec des mises à jour hebdomadaires et sommes très attentifs au respect de ce calendrier”, a insisté le ministre. Le 14 septembre, le fournisseur de réseau RTE présentera ses perspectives pour l’hiver prochain. …